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L’accessibilité des bibliothèques aux personnes handicapées, entendue au sens large, constitue aujourd’hui une obligation légale en même temps qu’une opportunité d’élargissement des publics. Les usagers déficients sont mieux pris en compte à travers des démarches volontaristes de mise en accessibilité et des évolutions technologiques qui ne sont plus l’apanage des grands établissements. Les conclusions retirées de ces expériences nourrissent des recommandations et des pistes d’actions proposées aux professionnels des bibliothèques.

Ce dossier tentera de faire le point sur les différents aspects de la question :

 



Handicap et accessibilité : définition


>> Qu’est-ce que le handicap ?

L’article 2 de la loi du 11 février 2005 précise que « constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou trouble de santé invalidant ».

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>> Qu’est-ce que l’accessibilité ?

L’accessibilité est « la réduction de la discordance entre, d’une part, les possibilités, les compétences et les capacités d’une personne et, d’autre part, les ressources de son environnement lui permettant de façon autonome de participer à la vie de la cité » (définition adoptée en 2006 par la Délégation interministérielle aux personnes handicapées, devenue Comité interministériel du handicap en novembre 2009).

A SAVOIR
« Les établissements existants recevant du public doivent être tels que toute personne handicapée puisse y accéder, y circuler, y recevoir les informations qui y sont diffusées dans les p arties ouvertes au public. L’information destinée au public doit être diffusée p ar des moyens adaptés aux différents handicaps […] » (Loi du 11 février 2005, article 41).

 



LOI et réglementation sur l’accessibilité et le handicap

En France, la question du handicap est encadrée principalement par deux grandes lois : la loi d’orientation en faveur des handicapés du 30 juin 1975 et celle du 11 février 2005 « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ».

La loi du 11 février 2005 apporte des évolutions fondamentales dans la prise en compte et le traitement du handicap : désormais ce n’est plus à la personne handicapée de s’adapter à la société mais à la société d’adapter l’environnement pour permettre son intégration. Les situations de handicap doivent donc être compensées.
Politiquement et juridiquement, cette loi implique une mobilisation importante de La société française et de ses institutions pour favoriser l’intégration des personnes handicapées.

handicap1L’application et le respect de la loi du 11 février 2005 se traduisent pour les bibliothèques par des mesures à prendre pour la mise en accessibilité de l’établissement dans son ensemble : abords, circulations extérieures et intérieures, aménagements et équipements, information, communication et accueil, collections, animations, actions de médiation…

La loi apporte un cadre précis pour la mise en accessibilité des bâtiments et des services de communication en ligne. Elle donne également un esprit général à respecter pour le fonctionnement des équipements (permettre l’autonomie des personnes handicapées, assurer leur sécurité, garantir l’accès égal aux services...) sans systématiquement y associer des normes.

Pour être conseillée dans cette démarche, la bibliothèque pourra se rapprocher des institutions éducatives, médicales, médico-sociales et des associations du monde du handicap présentes sur le territoire. Les échanges avec ces structures sont essentiels pour mieux connaître les personnes handicapées, les informer des ressources disponibles et des services de la bibliothèque, et leur proposer des animations. Les solutions mises en place pour répondre aux besoins des personnes en situation de handicap bénéficieront également à l’ensemble des publics.

 

EN SAVOIR PLUS
Tous les textes de loi :
www.culture.gouv.fr/handicap, le site du ministère de la Culture et de la Communication recense l’ensemble des textes contractuels et réglementaires.
www.handicap.fr, média indépendant pour l’information de toutes les personnes concernées par le handicap, comporte une rubrique consacrée au droit, avec un travail de veille sur les décrets d’application de la loi du 11 février 2005 : http://informations.handicap.fr/decrets-loi-handicap-fevrier-2005.php
• L’annexe 8 de la circulaire interministérielle n°DGUHC 2007-53 du 30 novembre 2007 relative à l’accessibilité des établissements recevant du public, des installations ouvertes au public et des bâtiments d’habitation (les textes réglementaires sont complétés par des recommandations et illustrés par de nombreux schémas).

 



LES DIFFÉRENTS types de HANDICAPS

Le «monde du handicap » n’est ni uniforme ni distinct de la société dans laquelle nous vivons. Il recouvre une diversité de déficiences qui varient en nature et en intensité. Les personnes handicapées ont donc des attentes et des besoins spécifiques auxquels les bibliothèques peuvent répondre pour réduire les inégalités d’accès à l’information, au savoir et à la culture.

En France, selon l’étude «Handicap, incapacité et dépendances » (HID) réalisée par l’INSEE entre 1998 et 2001, près de 12 millions de personnes (soit 26,4% des Français) vivent avec une incapacité, une limitation d’activité ou avec un ou plusieurs handicaps. Si ce chiffre ne répond pas précisément à la question du nombre de personnes handicapées qui vivent en France, il révèle le nombre important (et sans cesse croissant compte tenu du vieillissement de la population) de personnes concernées par la question de l’accessibilité.


>> Le handicap visuel

On distingue :

De la malvoyance à la cécité, le handicap visuel recouvre des déficiences très diverses : perte d’acuité visuelle, difficulté à percevoir les couleurs, photophobie, dégénérescence maculaire chez les personnes âgées, absence totale de vision… La personne aveugle appréhende le monde principalement par les sens du toucher, de l’ouïe et de l’odorat, et par le mouvement ; même si elle ne voit pas, elle entend et sent une présence. La personne malvoyante est une personne voyante qui a des besoins spécifiques, notamment se rapprocher des gens et des objets. Selon l’étude HID, 1,7 million de personnes en France ont une déficience visuelle ; 30% des déficients visuels souffrent d’un polyhandicap ; 61% des déficients visuels sont des personnes âgées de plus de 60 ans.


>> Le handicap auditif

On distingue :

sourdLa surdité provoque chez les enfants des difficultés pour apprendre la langue orale et, par la suite, la langue écrite, avec pour conséquence des retards d’apprentissage des connaissances. On estime que 80% de la population sourde de naissance serait illettrée et que seulement 5% des sourds profonds accèdent à l’enseignement supérieur. Selon l’étude HID, près de 5,2 millions de personnes souffrent d’une déficience auditive, dont 1,43 million d’une déficience auditive moyenne à sévère et 303 000 personnes d’une déficience auditive profonde ou totale. Quatre déficients auditifs sur cinq déclarent une ou plusieurs autres déficiences, le plus fréquemment d’ordre moteur (44%).


>> Le handicap mental

Le handicap mental se traduit par une déficience intellectuelle stable, durable, irréversible. Il est lié à des origines diverses. Le handicap mental se traduit par des difficultés plus ou moins importantes de réflexion, de conceptualisation, de communication et de décision. Les personnes qui en souffrent éprouvent des difficultés pour fixer leur attention, mémoriser les informations et estimer leur importance, évaluer l’écoulement du temps, se repérer dans l’espace, apprécier la valeur de l’argent, mobiliser ou remobiliser leur énergie, connaître l’environnement immédiat ou élargi, les conventions tacites qui régissent l’échange d’informations, les modes d’utilisation des appareillages, dispositifs et automates mis à disposition, les règles de communication et de vocabulaire…


>> Le handicap psychique

Les personnes ayant un handicap psychique sont atteintes de troubles d’origine psychique (névroses, psychoses…) ou physiologique amputant, limitant ou déformant, de façon plus ou moins passagère et à des degrés divers, le contrôle de leur activité mentale, affective ou physique. Les capacités mentales, cognitives et intellectuelles de ces personnes restent intactes, mais peuvent se trouver perturbées par les symptômes (les manifestations) de ces maladies. Ces maladies peuvent être soignées et les personnes guéries ou leur état stabilisé.


>> Le handicap moteur

siege roulantUne déficience motrice est une atteinte de la capacité du corps ou d’une partie du corps à se mouvoir. Cette capacité peut concerner, entre autres : le déplacement, la posture, l’action sur le monde extérieur, la communication, la perception du monde extérieur, l’alimentation. La déficience peut avoir des répercussions sur tout ou partie de ces activités, et dans des proportions plus ou moins grandes. La motricité s’appuie sur un schéma corporel complexe : le système nerveux, la moelle épinière, les muscles, les nerfs, les articulations… La déficience touche l’un ou plusieurs de ces éléments ; on retrouve sous le terme de « handicap moteur » des affections ou altérations très diverses, qu’elles soient en lien direct avec la déficience ou qu’elles constituent des difficultés associées : paraplégie ou tétraplégie, infirmité motrice cérébrale, scléroses, amputations, mais aussi scolioses, polyarthrites, nanisme… La déficience motrice peut s’accompagner de troubles associés, notamment en cas de traumatisme crânien ou dans le cas d’infirmité motrice cérébrale, tels que des troubles dans la maîtrise des gestes (tremblements, maladresse), de la vision, du langage (difficulté à articuler), de la mémoire et de l’attention. Elle peut entraîner un manque de contrôle émotionnel, un sentiment d’insécurité, de l’agitation…


>> Les handicaps invisibles

Le handicap invisible se définit par la diminution de l’usage d’une ou de plusieurs fonctions, ou par une grande fatigabilité. Les fonctions le plus souvent concernées sont la locomotion, la vue, l’audition, la parole ainsi que le comportement général. Sont concernés les personnes âgées, les femmes enceintes, les convalescents, les malades (souffrant de cardiopathie, de diabète, de lombalgie, de maladies rares) et les personnes ayant subi des lésions cérébrales.

EN SAVOIR PLUS
• Culture et handicap. Guide pratique de l’accessibilité (2007). Définition des handicaps (p. 76-89) : www.culture.gouv.fr/handicap/pdf/guide76-89.pdf
• Culture et handicap. Équipements culturels et handicap mental (2010). Reconnaître le handicap mental (p. 16-23) : www.culture.gouv.fr/handicap/pdf/handicapmental2010-p1-39.pdf
• Handipole, site d’information (sur les dispositifs emploi, formation insertion et handicap en Ile-de-France), propose des repères pour la compréhension des différents handicaps : www.handipole.org/spip.php?rubrique24

 


l'aménagement des espaces de la bibliothèque pour les personnes handicapées

L’aménagement de la bibliothèque est déterminant pour le confort, l’autonomie et le plaisir de tous les usagers. Des adaptations seront nécessaires pour l’accueil des personnes handicapées. Il n’existe pas toujours de normes précises, ni de mode d’emploi pour régler tous les détails d’agencement. Le dialogue avec les associations, institutions et personnes handicapées permettra de définir plus concrètement quelles actions mettre en oeuvre pour apporter confort et autonomie aux différents usagers de la bibliothèque.


>> L’accueil

L’accueil est un moment privilégié pour informer et accompagner l’ensemble des usagers de la bibliothèque. Certaines bibliothèques ont un espace dédié à l’accueil, d’autres non. S’il existe, il doit répondre à des normes très précises quant à la hauteur de la banque d’accueil, l’éclairage, la diversité des systèmes d’information (visuelle, sonore), etc.


>> Le mobilier

fauteuil roulant bureauIl est nécessaire de penser à la hauteur, à la profondeur du mobilier pour que les collections soient librement accessibles aux usagers en position assise comme debout. Le déplacement en fauteuil roulant implique une approche visuelle et gestuelle différente de celle de l’adulte debout, mais proche de celle de l’enfant valide debout. Les rayonnages ne doivent être ni trop haut ni trop bas, et les étagères aérées. Sont recommandés : une hauteur maximale de 1,50 m ainsi qu’une limite minimale de 0,80 m, et un espacement entre les rayonnages de 1,40 m (norme pour les circulations intérieures).

En dessous des bacs, un espace vide, au minimum de 0,70 m de hauteur, de 0,30 m de profondeur et de 0,60 m de largeur, est obligatoire pour permettre le passage des pieds et des genoux d’une personne en fauteuil roulant. Les tables obéissent aux mêmes critères et auront obligatoirement une hauteur maximale de 0,80 m. Il existe des tables dont la hauteur de plateau est modulable (réglage électrique permettant une hauteur au-dessus ou en dessous des valeurs habituelles). Des sièges seront disposés dans la bibliothèque ; ils augmenteront le confort de tous Dispositions relatives les usagers.


>> L’informatique

Au moins un des postes informatiques sera accessible aux personnes en fauteuil roulant et aux jeunes lecteurs. Si la bibliothèque possède un espace informatique et multimédia, un ou plusieurs postes seront adaptés aux personnes handicapées. Ils seront équipés d’écrans, claviers, souris, imprimantes, scanners et logiciels spécifiques.

EN SAVOIR PLUS
• Voir p.46-55 du guide "bibliothèques et handicaps" édité par l'Agence Rhône-Alpes pour le livre et la documentation pour des exemples de matériel adapté. http://www.arald.org/ressources/pdf/selargissement/bibliotheques_et_handicaps.pdf
• Certaines Maisons départementales des personnes handicapées peuvent apporter des conseils sur les équipements.
• www.alphabib.fr, la rubrique « Aides techniques » apporte des repères sur le matériel spécifique pouvant être utilisé en bibliothèque.

 


Signalétique et handicap en bibliothèque

sign brailleAfin de guider l’usager, une signalétique claire et repérable informera, orientera et jalonnera le parcours de la personne. Le cheminement accessible doit se distinguer de son environnement par un contraste visuel et tactile, ou à défaut apporter un repère continu à la fois tactile et visuel pour les personnes aveugles et malvoyantes.

Sur la façade extérieure du bâtiment, la fonction « bibliothèque » sera clairement identifiée, ainsi que ses horaires d’ouverture. Ces informations seront parfaitement lisibles et traduites en braille, ou signalées par une borne sonore.

La signalétique s’appuiera sur différents types d’information (visuelle, sonore, tactile) et comprendra des dispositifs d’identification (étiquettes placées directement sur les étagères), de localisation (panneaux présentant les différents espaces) et d’autres informations (plans d’information).

A SAVOIR
• Prévoir deux indications de signalisation à deux hauteurs différentes (au maximum à 1,80 m du sol et au minimum à 1 m du sol). Attention aux obstacles qui pourraient entraver la lecture des panneaux !
• Les polices de caractères de type Arial ou Helvetica, corps 18, gras ou semi-gras sont à privilégier. La taille des lettres et l’épaisseur du trait dépendront de la distance de lecture.
• Éviter les supports transparents ou brillants. Rechercher les contrastes entre le support et l’écrit : fonds de couleur/encres. L’association la plus efficace est la suivante : lettres noires sur fond jaune.
• Associer textes et images pour aider à la compréhension de l’information. Privilégier l’usage de pictogrammes homologués (produits par l’AFNOR).

 


Des collections adaptées aux handicaps

L’édition pour les déficients visuels est beaucoup plus développée que celle concernant les autres handicaps. Elle est également la plus connue et la mieux implantée dans les bibliothèques de lecture publique.


>> Les livres et revues en gros caractères

visionL’ergonomie de ces livres facilite la lecture des personnes malvoyantes par la taille agrandie des caractères utilisés (de type corps 16 à 20), une mise en page aérée et un papier anti-reflet. Destinés aux personnes malvoyantes, ces livres peuvent également être utilisés par des personnes qui ont d’autres difficultés (apprentissage de la lecture, dyslexie, etc.). L’offre s’est considérablement élargie ces dernières années et les éditeurs (sociétés commerciales ou associations) proposent des titres récents et variés.


>> Les livres sonores

Les livres enregistrés sont indispensables pour les aveugles ou les déficients visuels ; ils constituent une offre complémentaire aux documents en braille. Très pratiques pour des personnes fatiguées, âgées ou hospitalisées, les livres audio sont aussi une solution pour les personnes illettrées, dyslexiques, ou encore pour les étrangers qui veulent perfectionner leur français. On peut les écouter seul ou à plusieurs, dans des circonstances où il n’est pas facile de lire. Les éditeurs de livres sonores proposent de plus en plus des versions téléchargeables de leurs documents sur Internet. Les enregistrements de textes lus sont disponibles actuellement sous la forme de CD audio classiques, CD de type MPEG (MP3...) ou de fichiers numériques. Ils peuvent être accompagnés de la version écrite.

Différents formats d’enregistrement existent, notamment le format Daisy (Digital Accessible Information System), créé et géré par le consortium Daisy. C’est un format ouvert et librement utilisable par tous, encadré par la norme NISO Z39.86. En France, les livres Daisy sont pour l’instant principalement des livres sonores sans texte numérique. Mais il existe également des livres numériques «Daisy texte » ainsi que des livres Daisy présentant à la fois du texte numérique et des enregistrements sonores. Associée à un lecteur Daisy (matériels ou logiciels), cette nouvelle génération de livres sonores adaptés apporte un confort et une souplesse d’utilisation supérieurs. Elle offre aussi un accès direct et précis à l’information recherchée. Les utilisateurs peuvent en effet consulter la table des matières, naviguer facilement d’une section à une autre, mettre un signet pour retrouver l’endroit où ils se sont arrêtés, reprendre la lecture même après avoir éteint le lecteur. Ce format est aujourd’hui principalement diffusé dans les circuits réservés aux personnes handicapées dans le cadre de l’exception aux droits d’auteur (voir page 66), mais un format présentant de fortes ressemblances (e-pub) se développe dans l’édition tout public.


>> Les livres tactiles ou en relief

L’objectif des éditeurs est de proposer aux personnes déficientes visuelles des livres illustrés. Les illustrations sont conçues et réalisées avec des impressions en relief et différentes textures ; elles sont associées ou non à du texte en braille. Le lecteur découvre et lit avec les doigts. Ces livres tactiles s’adressent aussi bien à de jeunes enfants qu’à des personnes adultes. Ce type d’ouvrage est aussi particulièrement apprécié par les personnes déficientes intellectuelles. Ce secteur éditorial est très peu développé et les documents assez onéreux en raison de conditions de fabrication quasi artisanales et d’un travail de recherche des matériaux les plus appropriés.


braille>> Les livres en braille

Ces livres peuvent être achetés directement auprès des éditeurs et centres de transcription spécialisés. Ils sont édités en braille intégral ou abrégé et sont très volumineux. Des bibliothèques ou des associations prêtent et/ou vendent des livres en braille aux particuliers et parfois aux bibliothèques publiques.


>> Les DVD

Il existe des DVD adaptés pour les personnes déficientes visuelles ou auditives. L’audio-description permet de décrire les images pour les personnes non-voyantes. Les surtitrages restituent les textes et les ambiances sonores pour les personnes malentendantes. Une traduction en langue des signes peut être intégrée dans un coin de l’image. Comme pour tous les DVD mis à disposition du public, il convient de s’assurer que les droits acquis avec les supports conviennent à l’usage que la bibliothèque en fera : prêt et/ou consultation sur place. Les rares collections existantes sont référencées dans les catalogues des fournisseurs habituels (ADAV, Colaco, CVS).


>> Les livres traduits en langue des signes

Les livres traduits en langue des signes Il existe des collections d’ouvrages bilingues traduits en LSF (dictionnaires, bandes dessinées, romans, documentaires, albums) et des périodiques adaptés. Ces livres sont une passerelle entre la langue des signes et la langue écrite.

 


accessibilité des portails documentaires et des sites

 Un site Internet nécessite un travail rigoureux et un suivi régulier afin de garantir l’accessibilité de ses contenus. Les points importants pour concevoir un site Internet accessible sont les suivants : pour être utilisé, chaque élément doit être identifié, décrit et compréhensible (exemple : menus, moteurs de recherche, liens internes ou externes…).

Le site doit être structuré en plusieurs zones, avec des titres annonçant les contenus. La navigation doit être possible quel que soit le périphérique utilisé (avec souris et sans clavier, avec clavier et sans souris).

accessibiliteLe site doit pouvoir être lu par une synthèse vocale. Les éléments visuels sont décrits, nommés et activables par le clavier. Les éléments sonores et audiovisuels doivent être sous-titrés. Différentes sociétés et associations réalisent des audits et proposent des formations pour la conception de sites Internet accessibles.

Tous les supports d’information et de communication de la bibliothèque méritent une attention particulière dans leur conception pour être accessibles aux différents publics. La loi du 11 février 2005 s’intéresse spécialement aux services de communication en ligne. Le décret du 14 mai 2009 crée un référentiel d’accessibilité des services de communication publique en ligne. Il fixe les dates butoirs pour l’accessibilité des contenus numériques des services concernés :

Le document concernant cette obligation est disponible sur Internet depuis octobre 2009 sous le nom de Référentiel général d’accessibilité pour les administrations (RGAA). www.references.modernisation.gouv.fr

EN SAVOIR PLUS
• Le Consortium international du Web, World Wide Web Consortium (W3C), oeuvre pour que le Web soit accessible à tous et en particulier aux personnes handicapées. L’association française BrailleNet, fondée initialement pour encourager l’utilisation d’Internet comme support pour l’éducation scolaire, universitaire et la formation professionnelle des personnes handicapées visuelles, travaille depuis plus de dix ans avec W3C et est devenue l’un de ses membres depuis mars 2010. www.braillenet.org
• Le guide et les critères du label AccessiWeb, réalisés par BrailleNet à partir des recommandations internationales du W3C (WCAG2.0 – Web Content Accessibility Guidelines) sont disponibles sur Internet. www.accessiweb.org
• ALPHABib consacre une rubrique à l’accessibilité du web et des documents numériques. www.alphabib.fr

 


Médiation et animation en bibliothèque pour personnes souffrant de handicaps

Les animations sont d’excellents outils de médiation car elles permettent de promouvoir les collections et de dynamiser l’image de la bibliothèque, de fidéliser les publics. La régularité des propositions et une communication grand public, mettant en avant l’accessibilité des animations sur différents supports (affiches, tracts, site Internet), accompagnée d’une communication plus ciblée (envoi de lettres d’information, SMS, relais des partenaires) sont essentielles pour le succès des animations et afin de faire connaître les moyens mis en oeuvre par la bibliothèque pour son accessibilité. La visite adaptée de la bibliothèque, qu’elle soit individuelle, familiale ou collective, permet au public de découvrir le lieu, l’équipe, les services, les matériels spécifiques, les collections. C’est un moyen de rendre le public autonome, de le rassurer et de le sécuriser.

animation hanidcapTous les types d’animations déjà organisées par la bibliothèque peuvent s’adresser à différents publics handicapés, à condition de les rendre accessibles en les adaptant (utilisation de ressources particulières et d’outils spécifiques). Par exemple, les expositions pourront être créées avec des adaptations tactiles et des jeux appropriés. Une séance de lecture à voix haute peut s’adresser aux malentendants si un micro est utilisé et si la salle est équipée d’une boucle magnétique, aux sourds s’il y a un interprète en LSF… Les conditions de confort seront appréciées par tous ; elles concernent l’éclairage, l’environnement sonore et la qualité acoustique, la circulation et le confort d’assise. La mixité des publics favorise par ailleurs le dialogue et sensibilise le grand public à la question du handicap.

La bibliothèque organisera également des temps d’accueil et d’animation spécifiques pour un type de public particulier, moments privilégiés qui seront imaginés en partenariat avec une association spécialisée, un établissement local accueillant des publics handicapés… Elle peut également proposer à ses partenaires des actions hors les murs, qui se dérouleront dans leurs structures, touchant ainsi les personnes qui ne peuvent se déplacer.

EXEMPLE D’ANIMATIONS
• Contes : heure du conte en LSF, contes dans le noir, atelier de découverte de la LSF…
• Écoute musicale…
• Expositions : expositions tactiles, visites adaptées d’expositions, sensibilisation au handicap…
• Ateliers de jeux : jeux tactiles avec les yeux bandés, jeux sur Internet, ateliers de création multimédia…
• Lectures, conférences, rencontres avec des auteurs, club de lecture : avec traduction en LSF ou vélotypie.
• Présentation de collections adaptées : découverte du fonds de livres en braille, des ouvrages en gros caractères, des livres lus…
• Projections audiovisuelles : en audio-description pour les déficients visuels ; avec surtitrage décrivant les dialogues, textes et effets sonores pour les personnes malentendantes ou sourdes.
• Recherche documentaire sur Internet, pour faire découvrir des ressources accessibles.